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Premières nouvelles du projet

"Un Grain de Sable"

par Typhaine MAURY, le 12 avril 2009

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Après un départ un peu difficile, le projet

« Un Grain de Sable »

trouve enfin ses marques

L'essentiel de notre travail a lieu au sein du centre culturel "Naaya Ali Brahim" de l'Union National des Femmes Sahraouies mais également en partenariat avec la classe de français des jeunes enfants sahraouis (projet mis en place par l'association de solidarité de Limoges).

Depuis deux mois, je vis en famille d'accueil dans les campements de réfugiés sahraouis dans la hamada de Tindouf au sud-ouest de l'Algérie.....


Cet accueil en famille me permet de me familiariser avec les us et coutumes propres à ce peuple mais également de mieux comprendre et savoir apprécier leur mode de vie.....

Les habitants font preuve d'un tel courage, d'une telle gentillesse et d'une telle générosité que nous ne pouvons que les aider et les aimer.....

C'est donc dans cet esprit de solidarité que nous tentons au maximum de mettre en place des actions qui vont dans leur sens et qui ne seront que bénéfique pour leur société....



* La classe de français :

Depuis deux mois, je donne cinq jours par semaine des cours de français à de jeunes sahraouis qui ne sont plus scolarisés et qui n'ont pas eu l'opportunité d'aller étudier à l'étranger.....


Au sein du campement où nous travaillons, à savoir le camp du 27 février qui est le plus petit, il y a déjà une classe de français qui à été mis en place depuis quelques années. Elle est destinée aux jeunes enfants de niveau primaire. Elle est dispensée par un enseignant sahraoui qui a fait ses études en Algérie  et qui met ses connaissances au service des autres. Nous travaillons donc en partenariat dans le but d'enrichir et de partager nos connaissances.....


Depuis la mise en place de ma classe, j'ai vu passer environ une vingtaine de jeunes, âgés de 12 à 30 ans, désireux d'apprendre le français. Environ la moitié d’entre eux s'est fidélisé et vient tous les jours étudier pendant deux heures. Les cours sont dispensés principalement en espagnol (2ème langue nationale) mais nous sommes souvent obligés de recourir également par l'hassanya (dialecte arabe local) pour améliorer les explications. Le niveau et les motivations sont différents d’un élève à l’autre mais je fais en sorte d’apporter autant à chacun d’entre eux.....

Du fait qu'ils sont peu nombreux, il s'est naturellement créé une relation d'entraide et de solidarité que j'encourage afin de conserver la bonne ambiance du groupe.....

Nous avons amorcé un travail sérieux et les résultats que j’obtiens traduisent la motivation et l'envie d'apprendre de ces jeunes.....


Parmi ceux qui ne sont pas restés, j'ai pu en rencontrer certains qui m'ont donné de multiples raisons à leur désistement.......

Ici, les conditions de vie et la culture imposent un mode de vie en famille centré sur la solidarité. Il est donc très courant de voir des jeunes partir pour travailler et aider ainsi à nourrir la famille. Plus simplement encore, certains doivent contribuer à faire fonctionner la petite boutique familiale.....

D’autres encore, partent en voyage dans les zones libérées où le climat et les conditions de vie sont plus favorables que dans les campements…....

De multiples raisons qui sont principalement dues à leur situation d'exilés.....


Cependant, j’ai eu tout récemment encore de nouvelles demandes pour venir étudier dans ma classe. Nous allons voir si ces jeunes sont réellement motivés et s'ils sont prêts à s'engager sur le long terme en venant de manière régulière.....

Si c'est le cas,  nous envisagerons alors de mettre en place une deuxième classe pour ces débutants à partir de mi-avril (deuxième période du projet).....


A la fin de ce projet, les premiers inscrits auront donc suivit une formation d'environ 6 mois. Si ce projet porte ses fruits et surtout, si les motivations restent les mêmes, nous pourrons donc envisager de reconduire cette classe l'année suivante. Ceci se fait déjà pour les autres matières enseignées dans le centre, par exemple pour l'anglais qui a entamé en février sa troisième année consécutive…....


 

Cette première action du projet "Un Grain de Sable" a trouvé sa place au sein de la société Sahraouie.....

En effet, depuis son exil, la scolarité a toujours été primordiale pour cette population.....

Dès les premières années de cet exil, l'éducation a fait partie, au même titre que la santé, des principales priorités. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, elle à une place prépondérante au sein de la société sahraouie.....


Depuis de nombreuses années, et cela est principalement dû à son passé colonial, la société sahraouie bénéficie d'une deuxième langue nationale qui est l'espagnol.....

Mais, depuis un certain temps, les responsables sahraouis, se rendent compte de l'importance d'apprendre d'autres langues comme l'anglais ou le français.....


En effet, à partir de 12 ans environ la grande majorité des enfants sahraouis partent au collège ou au lycée en Algérie.....

Le français étant alors la deuxième langue nationale, ils se retrouvent face à de grosses difficultés scolaires par méconnaissance de cette langue.......

Depuis cette année donc, il a été mis en place au sein des campements de réfugiés sahraouis, un important programme de sensibilisation à la langue française.....

Dans quasiment toutes les écoles et collèges, il y a désormais un enseignement du français. Par exemple, au sein du collège d’Aousserd (un autre camp), qui est crée seulement depuis cette année, il y a quatre professeurs de français qui dispensent quatre heures de cours par semaine.....


C'est un début, mais cet exemple montre bien les efforts réalisés par les sahraouis pour  encourager et renforcer cette ouverture culturelle.....

C'est également dans cette optique que notre projet est largement accepté et encouragé. Il semble être en parfaite symbiose avec les idées de développement de la RASD



* Projets culturels :....


Depuis mon arrivée, l'enseignant de français et moi travaillons deux fois par semaine au centre culturel, sur des ateliers théâtre, danse et chant, principalement fréquentés par les enfants de sa classe de français mais également par des amis ou des membres de leurs familles.....


Depuis le début de cette aventure nous avons vu passer de 20 à 30 enfants. L'assiduité à ces ateliers n'est pas le fort de tous mais nous n'imposons rien car ces temps ont lieu durant les deux après-midi de repos des enfants, le lundi et jeudi. Ce qui correspond au mercredi et samedi en France. Ces enfants sont donc libres de venir.....


Avec les plus motivés, nous avons commencé à mettre en place un petit spectacle qui rassemble théâtre, danse, chant et musique et qui aborde des sujets très engagés tels que l'indépendance, la liberté, la paix, la patrie, l'identité et la reconnaissance.....

Aborder de tels sujets n'entrait  pas dans nos objectifs premiers. En effet, le but principal était d’offrir à ces enfants des temps, en dehors de l'école, où ils peuvent se retrouver et mettre en valeur leurs aptitudes artistiques. Mais il apparaît clairement dans le discours des enfants comme dans celui des adultes que ces sujets sont primordiaux compte-tenu de leur situation de réfugiés. Les aborder par la culture me semble être un très bon compromis.


Les enfants ont donc travaillé ensemble sur une petite pièce de théâtre. Certain ont également demandé l'aide de leur famille.....

Mon principal partenaire a également pris sa plume pour écrire un petit texte poétique que les enfants se font un plaisir d'apprendre et de mettre en scène.....

Et puis, nous avons la chance de travailler régulièrement avec nos amis du groupe de musique du centre culturel. Ils passent volontiers des après-midi en notre compagnie pour travailler avec nous, aider et conseiller les enfants sur des chansons apprises en classe ou pour leurs en apprendre de nouvelles.....

Ces temps d'échange et de rencontre sont très agréables et très riches pour nous tous. Les enfants apprécient ces après-midi et sont très demandeurs.....


Au départ, nous devions préparer un spectacle à l'occasion du 33ème anniversaire de la RASD... mais, compte tenu des évènements ici, ce projet à été reporté à plus tard.....


Les enfants auront peut être la chance de participer en avril à une manifestation devant le mur de la honte. A cette occasion, ils pourront présenter certains éléments du travail réalisé ensemble. Mais, cela reste encore à organiser.......


La responsable du centre culturel nous a également fait savoir que, lorsqu'elle organisera des rencontres ou des conférences pour des délégations étrangères, elle fera certainement appel à notre groupe. Nous devons donc être prêts à tout moment.......

Ceci est très motivant et les encourage tous à venir régulièrement à ces ateliers.....


Travaillant principalement avec les élèves de la classe de français et toujours dans un esprit d'échange culturel et dans le but de favoriser l'échange franco-sahraoui, nous envisageons également de faire petit à petit une place au français au sein de ces ateliers.......

Ceci, en travaillant par exemple sur de petits textes de poésie française, en créant de très courtes pièces de théâtre facilement accessibles et compréhensibles dans les deux langues…....

Ce travail sera bénéfique pour nous tous et surtout pour les enfants qui amélioreront ainsi leur apprentissage du français par la mise en pratique et auront également des connaissances sur la culture française.....

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